Déguster le vin


C’est quelque chose qui a toujours fait rire ma femme : lorsque je me retrouve face à la carte des vins, dans un restaurant, j’ai toujours l’air d’une poule à qui on aurait donné un couteau. Cela la fait d’autant plus rire que sa famille est originaire de Bordeaux, et qu’elle a été éduquée depuis toute petite à apprécier les bons vins et à savoir lesquels vont bien avec telle assiette. Pour m’aider à m’y retrouver un peu plus, elle a tout récemment proposé d’assister à un cours d’oenologie à Saint Malo. J’ai un peu hésité, mais j’ai fini par accepter. Et force m’est de reconnaître que cette soirée m’a bien plu. J’ai d’abord été surpris par l’ambiance, qui s’est avérée être très chaleureuse et relax. Je ne sais pas pour vous, mais quand j’imagine un cours d’oenologie, j’imagine une assemblée de snobs employant des termes ardus à tout bout de champ. Mais en fait, c’est à peu près tout le contraire : j’ai vite compris à mon arrivée que les autres personnes étaient, elles aussi, loin d’être versées dans l’art du vin. En fait, ma femme était dans l’assistance celle qui s’y connaissait le mieux (et de loin !). Du coup, je me suis senti plus à l’aise à l’idée de ne pas être le seul novice dans la salle. Je pensais aussi que décrire le vin allait être un vrai calvaire, mais cela s’est avéré être très amusant. En fait, ce n’est pas aussi complexe qu’on pourrait le croir e: il suffit de se focaliser sur ses sensations. C’est un peu comme retomber en enfance, car cela oblige à être dans l’instant présent, dans la sensation, et non dans ses pensées. Et c’est d’autant plus intéressant que cet exercice ne s’arrête pas à la fin de l’atelier. Chaque fois que je bois un verre de vin, maintenant, je retrouve un peu cet état d’esprit, et je profite bien plus du goût du vin que je n’ai pu le faire par le passé. En tout cas, depuis, je commande le vin comme un chef, sans avoir systématiquement l’impression de commettre une erreur ! Et c’est déjà un sacré changement, en ce qui me concerne ! 🙂 A lire sur le site de ce de cours d’œnologie.

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Autistes au travail : le maintien des efforts après l’embauche


L’un des pièges les plus fréquents du recrutement de la personne autiste consiste, une fois le bref moment des présentations mutuelles passées, à considérer que la personne autiste ne le serait pas réellement : normale en apparence, elle devrait suivre en tout le fonctionnement d’un collaborateur non-autiste. Selon les cas, cette situation peut perdurer quelques heures ou quelques semaines ; pourtant, l’échec est à peu près inévitable à moyen terme. Il convient au contraire, même dans les cas les plus réussis d’inclusion professionnelle, de conserver un canal privilégié pour échanger avec la personne au sujet de son travail. A titre d’exemple, l’entreprise israélienne de formation AQA, dont le succès n’est plus à démontrer et dont les diplômés sont particulièrement recherchés sur le marché de l’emploi, veille à maintenir un lien, quitte à lui donner une forme amicale et festive, avec ses anciens élèves, y compris avec ceux ayant le mieux réussi. A ce titre, on ne peut que déplorer l’absence à peu près totale des services destinés au maintien dans l’emploi de la sphère de l’autisme. Le même travail prévu à l’endroit des Cap Emploi devrait être mené avec les Sameth. De même, il conviendra de réfléchir à la pertinence de la traditionnelle séparation entre le temps de travail et le temps dit privé : s’il est assurément louable que le droit du travail protège autant que faire se peut la vie du travailleur hors de son temps de travail, en restreignant les possibilités d’ingérence de l’employeur dans par exemple le choix du domicile, cette séparation n’est pas nécessairement optimale pour les personnes autistes, en particulier celles qui sont les plus isolées, dénuées d’entourage qui les aide et soutienne pour diverses tâches du quotidien. En l’absence de service remplissant effectivement ce rôle, pourrait faire partie des conventions signées à l’embauche un devoir de responsabilité de l’employeur par rapport à un certain nombre de points, tels que l’aide à la recherche de logement, le financement d’un certain volume horaire hebdomadaire d’aide humaine à définir en concertation avec la personne.