Nous ne réussirons pas à figurer parmi les premières économies de l’immatériel si nous maintenons en l’état notre système d’enseignement supérieur et de recherche, et beaucoup de nos réglementations économiques, sociales ou fiscales. Dans ces domaines, la France se singularise par rapport à ses partenaires, au point d’apparaître parfois comme un modèle de ce qui ne fonctionne pas. La Commission considère qu’il y a urgence à s’inspirer de ce qui marche ailleurs. Ne refusons pas le progrès et les avancées tout simplement parce qu’ils ont été imaginés ailleurs. La France ne pourra pas faire l’économie d’une augmentation des moyens consacrés à l’enseignement supérieur. Mais cela ne suffira pas. Une réforme des structures mêmes du système français est indispensable. Elle passe par la consécration de l’autonomie des établissements, qui devraient avoir la capacité de gérer plus librement leurs personnels non enseignants, l’utilisation de leurs crédits, de valoriser leur savoir-faire, d’offrir une rémunération supérieure pour attirer ou garder des enseignants ou de fixer les conditions d’entrée des étudiants. La compétitivité de la France dans ce domaine est un élément essentiel sans lequel il ne pourra pas être question de croissance de l’immatériel. La France doit rénover en profondeur l’organisation de la recherche publique, en concentrant les moyens consacrés à la recherche, en privilégiant un financement par projet et en améliorant les conditions de valorisation des travaux des laboratoires publics.
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