Cela s’est déroulé lundi dernier, à Bordeaux. J’arrive à l’aérodrome. Je respire un bon coup avant de sortir. Je suis légèrement crispé : c’est que je vais accomplir un saut en parachute pour la première fois. Je découvre mon instructeur, chute libre Léo. L’atmosphère est conviviale.. Une ambiance que j’ai déjà remarqué chez tous les guides procurant des animations sportives riches en adrénaline. Antoine m’expose les trucs à faire quand nous serons là-haut : juste avant de sauter, replier mes jambes entre les siennes, se cambrer le plus possible et pencher la tête en arrière ; pendant la chute, ouvrir les bras pour stabiliser ; à l’atterrissage, lever les jambes vers l’avant. Puis je passe mon harnais. Une fois paré, je m’approche de l’avion, un minuscule Piper qui semble particulièrement vulnérable. C’est vraiment là-dessus qu’on va voler ? Le stress monte d’un cran. Je pénètre tant bien que mal dedans. Côté aménagement, ils ont dû manquer de budget : on s’assoie à même le plancher. Quelques instants plus tard, on sommes partis. Le vol est à lui seul insolite. Je suis un habitué des vols réguliers, mais je vous assure que un vol à bord d’un appareil aussi minuscule est bien plus mouvementé. Après 25 minutes de vol, nous arrivons finalement à la zone de largage. Alexis boucle mon harnais au sien, puis me donne une surprotection par-dessus mes lunettes de vue. Le bandeau me garrotte la tête, mais vu la vitesse à laquelle nous allons chuter, c’est ça ou les paumer. Je sens monter la peur comme vient le moment fatidique et que je me retrouve face au vide.
Je prends conscience de ce que je m’apprête à faire : me jeter dans le vide à plus de 3 kilomètres d’altitude. Mon envie d’effectuer ce saut a brusquement ridicule. On se laisse tomber, et c’est parti. 60 secondes de plaisir ! Une chute à près de 200 km/h. Le vent siffle à mes oreilles. Enfin, je vole. Le parachute s’ouvre. C’est moins violent que ce que j’appréhendais.. C’est le second effet Kiss Cool. La tranquillité qui règne en altitude est magistral. Le décor est d’une étonnante beauté. Je suis le roi du monde. Vincent me laisse aux commandes, et j’utilise les sangles pour me diriger. Nous passons à travers un nuage et nous retrouvons pendant un instant dans un univers aveugle, une sorte de brouillard mais en plus humide et plus froid. Puis on regagne l’aérodrome, à quelques mètres du hangar où j’ai fait la rencontre de Kilian. La boucle est bouclée. Si je remonte un jour, je ferai un saut en solo. J’adorerais contrôler ma trajectoire durant la chute.
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