Dans le cadre d’un meeting auquel j’ai assisté à Edimbourg , où j’ai croisé une personne qui soutenait l’idée que le libre marché, de par son insistance sur l’intérêt personnel, est en fin de compte à l’origine du trouble actuel. Un Indonésien lambda porterait sans doute pas aussi négatif envers le libre marché. De son point de vue, la croissance inespérée le corollaire de la liberté et du libre-échange. Et en fait, de nos jours, pas mal de pays en voie de développement manquent encore de libre marché. Le fait que l’ensemble des gouvernements s’acharnent à modérer le libre marché un peu partout est significative de la perte personnelle qu’eux et leurs amis ont à subir. Le Mexicain moyen régresserait-il tellement s’il avait l’opportunité de choisir sa compagnie téléphonique dans un libre marché ? L’agriculteur africain ne s’en trouverait que mieux si l’Europe adoptait vraiment le libre marché et rompait avec la tradition consistant à gaver de subventions sa propre agriculture. Un Nigérien apprécierait incontestablement pouvoir enregistrer sa propriété sans être contraint d’donner de pots-de-vin. L’agriculteur congolais rêverait de détenir un tracteur, sans qu’il ait à craindre de se le voir confisquer pour une raison autoritaire. Pour pas mal de gens, davantage de libre marché constitue en réalité un rêve. Celui de pouvoir se déplacer sans gêne et ce que l’on veut commercer librement, sans qu’il y ait ingérence des autorités. En réalité, et ce colloque à Montréal me l’a une nouvelle fois montré, ce sont dans la plupart des cas les occidentaux qui blâment l’idée du libre marché. Ce rejet se traduit d’un certain nombre de manières, en érigeant le protectionnisme comme seul moyen de protéger les citoyens et les entreprises d’une concurrence infernale des autres pays. Le fait il faut bien comprendre que cette concurrence « redoutable » sous la forme d’un plus vaste choix et des prix inférieurs, est étrangement oublié un peu vite.
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